L’avenir du numérique ne se fera pas sans les femmes

Temps de lecture : 6 minutes

« Nous sommes convaincus que le numérique doit se conjuguer au féminin, affirmait Carlo Purassanta, Président de Microsoft France, à l’occasion de la signature de la charte #JamaisSansElles en septembre 2018. C’est à travers des actions concrètes que nous pourrons inverser la tendance et accroître la visibilité et le rôle des femmes. »

Quelle place existe-t-il pour les femmes dans ce secteur ? Comment faire pour qu’elles accèdent aux métiers du numérique ?

Propos recueillis à l’occasion d’Experiences 18, lors d’une table-ronde où se sont retrouvés Laurence Lafont, directrice de la division marketing & opérations de Microsoft France, Delphine Remy-Boutang, CEO de l’espace de coworking The Bureau et fondatrice de la journée de la femme digitale, Benoît Raphaël, entrepreneur et membre fondateur de #JamaisSansElles, Merete Buljo, fondatrice et présidente des Digital Ladies & Allies et Salwa Toko, présidente du CNNum.

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    Moins de 30% de femmes dans le numérique

    Pourquoi un tel déséquilibre des genres ?

    « La société ne peut pas se passer de 50% de la population ! »

    La formation pour remettre les femmes au cœur du numérique 

    La place des femmes dans la tech est l’affaire de tous

    1. Moins de 30% de femmes dans le numérique

    Aujourd’hui, les femmes représentent un peu moins de 28 % des fonctions du numérique. En détails, on compte seulement 16 % de techniciennes d’études et du développement informatique et 14 % de techniciennes en installation, maintenance et services informatiques. La cybersécurité n’a pas plus la côte avec uniquement 11% de femmes dans ses effectifs. Pour terminer, en France, seulement 10 % des startups dans la tech sont créées par des femmes.

    Des taux qui sont le reflet de ceux retrouvés dans les formations supérieures. Bien que leur présence s’accroît, les femmes ne représentent aujourd’hui que 27,2 % des élèves ingénieurs – d’après une étude de la CDEFI. Elles n’étaient que 5 % en 1972.

    Au sein de ces écoles d’ingénieurs, des disparités encore plus prononcées existent suivant les spécialités. C’est notamment le cas à l’INSA Lyon (Institut national des sciences appliquées). En 2017–2018, seules 18 % des filles avaient choisi la dominante informatique au cours de leur troisième année d’études. 68 % d’entre elles avaient alors préféré les biosciences.

    Ces faibles proportions de femmes dans les études supérieures liées à la tech compliquent la tâche des entreprises désirant féminiser les secteurs numériques.

    Margaret Hamilton se tenant auprès du code du logiciel de navigation qu’elle et son équipe ont produit pour le programme Apollo.

    2. Pourquoi un tel déséquilibre des genres ?

    Il n’en a pas toujours été ainsi. En effet, l’usage de l’ordinateur été confié aux femmes dans les années 70. À cette époque elles étaient sur-représentées dans les métiers de la dactylographie ou du secrétariat. La partie technique était, quant à elle, davantage confiée aux hommes, en majorité dans les études supérieures. Ce phénomène perdure aujourd’hui, avec des idées reçues selon lesquelles il existerait des « métiers d’hommes ou de femmes ». D’une manière générale, on a tendance à continuer d’attribuer les activités techniques aux hommes. N’est-ce pas le même argument que dans le 1er paragraphe ? Un fait qui peut les rendre plus à l’aise que les filles avec les machines et l’informatique au moment de l’orientation. Pour Delphine Remy-Boutang, une orientation « genrée » peut ainsi être due aux représentations stéréotypées des jeunes (notamment celle du geek, peu attractive pour les femmes).

    « Le role model influence la perception et le regard sur un secteur professionnel. Cela peut permettre de dépasser certains préjugés. » – Delphine Remy-Boutang.

    Les roles models sont également déterminants pour l’image que nous nous faisons des métiers. Ceux qui les incarnent aujourd’hui dans le numérique sont quasiment tous masculins : Bill Gates, Steve Jobs, Larry Page et Sergey Brin…

    Pourtant, quelques pionnières ont marqué l’histoire de leur nom :

    • Ada Lovelace a réalisé dès le XIXe siècle le premier programme informatique sur la machine analytique de Charles Babbage, un ancêtre de l’ordinateur.
    • Joan Clarke, cryptologue britannique, a travaillé aux côtés d’Alan Turing pendant la seconde guerre mondiale. Ensemble ils ont décodé le système de communication Enigma (communication chiffrée du Troisième Reich). Elle a ainsi permis aux Alliés de prendre un avantage stratégique et eu un impact décisif sur l’issue du conflit.
    • Dans les années 60, Margaret Hamilton était directrice du département  « software engineering » au sein du MIT Instrumentation Laboratory. C’est ici qu’a été programmé la mission spatiale Apollo. Si des hommes ont marché sur la Lune, c’est en partie grâce à elle.

    Aujourd’hui, selon Delphine Remy-Boutang, avec cette forte représentation masculine, les filles mettent en place des barrières mentales dès le plus jeune âge. Elles se disent que c’est un « métier d’homme ». Elles ont plus de mal à se projeter et à imaginer pouvoir faire carrière dans ce domaine.

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    3. « La société ne peut pas se passer de 50% de la population ! »

    Il y a pourtant des places à prendre : l’emploi dans le numérique progresse 2,5 fois plus vite que dans les autres secteurs. Ce qui se traduisait en 2018 par l’intention d’embauche de 55 000 à 60 000 cadres par les entreprises, d’après une étude de l’APEC. Or, trois-quarts d’entre-elles déclarent avoir eu du mal à recruter. Elles évoquent deux raisons à cela : le manque de compétences et le faible nombre de candidatures.

    Cette pénurie de talents pourrait donner l’occasion aux femmes de prendre leur place là où elles sont actuellement minoritaires. C’est un énorme potentiel d’emplois qui s’offre à elles.

    « La société ne peut pas se passer de 50 % de la population ! », souligne Merete Buljo, présidente de l’association Digital Ladies & Allies. Elle va encore plus loin en signalant que « le pouvoir va être technologique, les femmes ne peuvent pas laisser passer ça ! »

     

    Portrait d’Ada Lovelace par Alfred Edward Chalon

    4. La formation pour remettre les femmes au cœur du numérique

    « Pour faire évoluer le monde, il faut changer l’éducation qui est la base de tout », affirme Delphine Remy-Boutang. Les femmes pourraient ainsi progressivement reprendre une place centrale dans le numérique en se formant à ses nouveaux métiers.

    Plusieurs moyens sont à la disposition des écoles pour cela. Mettre plus de cours sur l’intelligence artificielle dans les écoles, conseiller les filles dès leur orientation, en recruter davantage dans les écoles… Un dernier pari qui semble être relevé pour l’école IA de Microsoft, créée en partenariat avec Simplon.

    « La première promotion de l’école IA intègre 30 % de femmes », se félicite Laurence Lafont, COO chez Microsoft. Un pourcentage qui peut sembler encore faible. Il est, en réalité, le double des effectifs habituels dans les autres écoles du numérique. En effet, les filles y représentent en moyenne seulement 15 % de l’ensemble des élèves.

    « Ce n’est pas simple de trouver des femmes qui ont envie et qui ont levé les barrières mentales qui leur laissaient penser qu’elles étaient incapables de travailler dans ce domaine », explique Laurence Lafont. Pour autant, pas question de baisser les bras et de se satisfaire de ces 30%. 80% des apprenants de la prochaine promotion de l’Ecole IA seront des femmes.

    Lire aussi Comment se former aux métiers de l’intelligence artificielle ?

    5. La place des femmes dans la tech est l’affaire de tous

    Pour Laurence Lafont, le gouvernement, les grandes entreprises, les écoles d’ingénieurs… Tous devraient s’engager et établir davantage de role models féminins pour faire évoluer les choses. « Il faut être proactif, déclare Laurence Lafont. Les écoles d’ingénieurs doivent également se mobiliser pour porter des role models et communiquer dans les lycées pour sensibiliser et attirer les filles. »

    De plus, elle ajoute que ce changement ne peut pas être uniquement porté par les femmes. « Pour changer la tendance au sein du secteur, il faut intégrer les hommes dans cette démarche, puisque ce sont eux qui sont actuellement majoritaires dans la tech. D’ailleurs, la mixité et l’inclusion au sein de l’école IA sont essentielles pour maîtriser notre futur » conclut-elle.

    Ce discours fait écho à l’engagement de Microsoft auprès de #JamaisSansElles. L’objectif : promouvoir la visibilité et le rôle des femmes au sein de l’écosystème numérique français. Cette association promeut la diversité dans les événements et la communication autour des sujets numériques. Elle propose à chacun, individuels et entreprises, de s’engager. Les équipes dirigeantes de Microsoft France font partie des signataires de cet appel.

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    En septembre 2018, l’entreprise a également rédigé sa propre charte, en collaboration avec #JamaisSansElles, pour promouvoir un numérique plus inclusif. Elle s’y engage notamment à ce que tous les événements auxquels participent les membres de son comité de direction fassent également intervenir des femmes. À partir de trois participants, il est par exemple obligatoire d’avoir au moins une femme.

    Microsoft participe également à de nombreux programmes visant à promouvoir l’égalité hommes-femmes dans le secteur du numérique, comme la Journée de la femme digitale ou la fondation Femmes@numérique.

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