Qu’est-ce que la Blockchain ? 10 questions incontournables

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Qu’est-ce que la Blockchain ? Souvent associée aux crypto-monnaies et notamment au bitcoin, la blockchain souffre encore de nombreux malentendus. Notamment lorsque son application en entreprise est questionnée. Quels usages en attendre ? Sur quels critères y recourir ? Voici les 10 questions incontournables sur la blockchain, et leurs réponses :

1# La blockchain, concrètement, c’est quoi ?

La blockchain peut être considérée comme un protocole de distribution de la donnée dans un registre partagé par une multitude d’acteurs. Avec ce protocole, la donnée n’est plus centralisée et détenue par un seul acteur ; elle est au contraire distribuée et détenue par tous.

2# À quel enjeu répond la blockchain ?

La blockchain met en œuvre une vérité partagée. Habituellement, quand deux parties (ou plus) souhaitent historiser des données pour rendre leur contenu inaltérable et donc garantir leur authenticité, elles se fient à un tiers de confiance. Celui-ci tient à jour un registre centralisé dont il doit assurer l’intégrité. Dans le domaine de la finance par exemple, c’est la mission des chambres de compensation, les clearing houses.

Avec la blockchain, le modèle de confiance est totalement révolutionné : chaque partie prenante dispose d’une copie du registre, la technologie blockchain assurant la synchronisation de ces copies. Il est donc possible de parvenir à maintenir une « Single Source of Truth » sans recourir à une autorité centrale ou un tiers.

Lire aussi Blockchain : comment passer de l’expérimentation à la production ?

3# Peut-on parler de « solutions blockchain » ?

Il existe différentes  « solutions techniques» pour implémenter un protocole de registre distribué, mais la blockchain n’est qu’une technologie, un protocole qui ne constitue pas en tant que telle une solution métier. Pour bâtir une solution fondée sur la blockchain, de nombreux autres services s’imposent. Prenons le cas d’un projet qui vise à authentifier les grandes étapes d’une chaine de transformation alimentaire. Dans un tel cas de figure certaines données sont émises par des capteurs (pour mesurer la température par exemple) et d’autres par des êtres humains (pour confirmer la réalisation d’une tâche). Pour élaborer la solution, il faut donc intégrer des flux de données de type IoT (Internet of Things) et des informations saisies depuis des interfaces web. Peut-être est-il nécessaire aussi de coupler la blockchain à des systèmes existants. Tous ces composants ne sont pas fournis par la blockchain elle-même mais contribuent à la solution globale.

4# Quelles sont les caractéristiques de la blockchain ?

Les spécialistes pourraient sans doute énumérer quelques dizaines de caractéristiques techniques. Si l’on s’en tient aux principes fondateurs et distinctifs, voici 5 points à retenir :

  • La blockchain alimente un registre dans lequel les informations sont consignées de manière inaltérable. À un point tel que le registre n’est accessible qu’en lecture/écriture. Autrement dit, il n’est pas possible de modifier ou de supprimer une information. Toute modification donne lieu à une nouvelle transaction.
  • Les informations sont horodatées et signées. Objectif : garantir leur authenticité ainsi que la capacité de démontrer l’antériorité d’une donnée sur une autre.
  • Le registre est ouvert, toutes les parties prenantes – on parle de « nœuds » dans le contexte de la blockchain – y ont donc accès en lecture et écriture. Cette transparence permet à chacun de consulter l’histoire si besoin.
  • Les données versées au registre sont résilientes. Si certains nœuds disparaissent, les autres assurent la continuité du registre. C’est tout l’intérêt d’un modèle distribué.
  • Enfin, le registre ne dépend pas d’une autorité centrale. C’est dans la pratique le protocole informatique qui se substitue au tiers de confiance.

La blockchain s’apparente donc à une machine à créer de la confiance sans intermédiaire.

5# Quels sont les grands types de blockchain ?

La blockchain est souvent connue à travers le modèle de mise en œuvre dit public, celui qui permet au bitcoin d’exister. Dans ce modèle, tout le monde participe au processus de consensus qui aboutit à la validation d’une nouvelle entrée dans le registre. Aux antipodes de ce modèle se trouve la blockchain privée dans laquelle les droits d’écriture sont dans les mains d’une seule organisation tandis que des droits de lecture peuvent être alloués à d’autres parties. Entre ces deux modèles, la blockchain dite de consortium donne le contrôle du processus de consensus à plusieurs nœuds présélectionnés. Cela pourrait correspondre par exemple à un regroupement d’institutions financières qui recourent à la blockchain pour historiser entre elles des transactions.

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6# Qu’apporte la notion de Smart Contract ?

Les Smart Contracts désignent des règles qui, elles aussi distribuées sur les nœuds de la blockchain, peuvent être utilisées pour vérifier la réalisation de conditions. Par exemple, un délai de réponse au-delà duquel une offre est considérée comme acceptée, peut être codé sous la forme d’un smart contract. Avec les Smart Contracts, une blockchain devient donc un peu plus qu’un registre ; elle gagne en capacité d’arbitrage.

7# La blockchain est-elle adaptée aux besoins des entreprises ?

Par défaut, pas vraiment. Un chiffre suffit à l’illustrer : dans le cas du bitcoin, la capacité de traitement est de l’ordre de 7 transactions par seconde – à comparer à Visa qui en gère plusieurs milliers par seconde. Au-delà de cet enjeu dit de « scalabilité », d’autres obstacles s’annoncent. Plutôt conçues pour des réseaux publics, les blockchains ne répondent pas forcément à l’ensemble des prérequis de confidentialité d’un usage commercial. L’intégration avec les systèmes d’information existants s’avère complexe et les compétences sont encore rares. Résultat, les POC (Proof-of-Concept) sont coûteux et les passages en production encore peu balisés…

 

8# Sur quels critères identifier l’intérêt de recourir à la blockchain ?

Plusieurs questions peuvent aider à déterminer si le recours à la blockchain est opportun… ou non.

  • Le projet est-il réellement multipartites ?
    Si un seul acteur doit notariser les données, exploiter la blockchain présente peu d’intérêt…
  • Tous les acteurs ont-ils besoin de modifier l’information ?
    Là encore, si le besoin est avant tout de donner un accès uniquement en lecture, un registre central fera tout aussi bien…
  • L’utilisation de la blockchain conduit-elle à supprimer un intermédiaire avec, à la clé, des gains tangibles ?
    Les gains peuvent dériver des économies générées, de la productivité gagnée…
  • Peut-on gagner à automatiser des vérifications pour l’heure manuelles et de faible valeur ?
    Si oui, les smart contracts pourront jouer leur rôle.

9# Les cas d’usage sont-ils déjà bien identifiés ?

De multiples cas d’usages sont déjà identifiés et cela dans de nombreux secteurs d’activité. Voici une liste (très) loin d’être exhaustive :

  • Dans la finance : commerce de dérivés, swaps de rendement, financements participatifs, rapports de conformité…
  • Dans l’assurance : assurance de pair à pair, traitement de réclamations, souscription automatisée…
  • Dans les médias : gestion des droits numériques, enchères temps reél pour l’achat publicitaire, monétisation de jeux..
  • Dans la logistique : traçabilité, enchère temps réel pour les livraisons…
  • Dans l’administration publique : votes, immatriculation de véhicules…
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10# Qu’apporte Microsoft à la blockchain ?

Microsoft propose des facilités pour déployer la blockchain, notamment dans des contextes d’entreprise. La feuille de route, déjà bien engagée, entend lever les différents obstacles du déploiement de l’infrastructure requise à une gestion plus agile des smart contracts en passant par une intégration plus simple avec l’existant.

> Pour en savoir plus sur la stratégie Blockchain de Microsoft

N’hésitez pas à consulter ce document signé Marc Gardette, Directeur Technique Secteur Public, Microsoft France

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