Mimbus : les simulateurs révolutionnent la formation

Temps de lecture : 5 minutes

La société Mimbus, dirigée par Laurent Da Dalto, produit des simulateurs dédiés à la formation aux métiers manuels. Accompagnés d’une plate-forme entièrement basée sur le Cloud, ils permettent de suivre les progrès des élèves en temps réel. Un grand bond en avant dans l’univers pédagogique : la formation est sans risque, sur mesure et engendre des économies considérables. De plus, elle revalorise, aussi et surtout, les métiers manuels auprès des jeunes grâce aux nouvelles technologies.

En 2001, alors qu’il est salarié d’une société de services informatiques, Laurent Da Dalto rencontre un ingénieur pédagogue de l’AFPA (Agence nationale pour la formation professionnelle des adultes). Expert du soudage, ce dernier est proche de la retraite. « Il voyait ses petits-enfants jouer sur leur console de jeu et se demandait comment utiliser cette habileté pour former les jeunes soudeurs qu’il avait sous sa responsabilité. Il avait compris tout l’intérêt des nouvelles technologies pour la pédagogie ».

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Titulaire d’un doctorat en réalité virtuelle, Laurent Da Dalto est alors déjà à la pointe de la technologie. Il crée des simulateurs de vol, mais n’imagine pas du tout que d’autres secteurs, comme la sidérurgie, pourraient également bénéficier de l’apport de ce type de technologies. En effet, ces systèmes coûtent alors très cher et sont souvent dédiés à l’aéronautique ou à l’automobile. Les casques de réalité virtuelle sont quant à eux très lourds. Pourtant, Laurent Da Dalto réalise très vite qu’un simulateur peut apporter des avantages par rapport aux formations traditionnelles sur de nombreux métiers.

« Je donnais des cours à l’université dans le cadre de mon doctorat, donc j’étais intéressé par l’enseignement et la formation. Mais le fait de travailler sur ce projet avec l’AFPA a beaucoup changé mon point de vue et m’a ouvert les yeux sur l’immensité du potentiel de ces technologies. Je me suis rendu compte qu’on pouvait décliner le simulateur sur de très nombreux domaines dans les cinq à dix prochaines années. »

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Naissance et développement de Mimbus

Il faudra deux ans pour lancer le premier simulateur de soudage sur le marché. La société de services informatiques qui emploie Laurent Da Dalto lui laisse carte blanche pour le commercialiser. Il distribue aussi le simulateur de peinture d’un confrère : « j’ai commencé avec ces deux produits, ce qui m’a permis d’attirer de nouveaux clients. » En 2011, pour faire perdurer et développer l’activité, Laurent Da Dalto quitte son poste. Mimbus vole alors de ses propres ailes.

J’ai travaillé chez moi pendant un an, en transformant ma salle de bains en bureau ! Puis début 2013, je me suis installé dans des locaux et j’ai recruté une personne.

Il en profite pour développer de nouvelles offres, notamment autour du bois (métiers de charpentier, scieur industriel…). Au cours des années, Mimbus continue de se développer en créant de nouveaux cas d’usage et en recrutant de nouveaux cœurs de métier. Aujourd’hui, l’entreprise compte vingt collaborateurs, essentiellement dans la région de Toulouse (à Saint-Jean), ainsi qu’à Paris et Chicago.

Mimbus propose désormais des formations à une vingtaine de métiers différents. En tout, un millier de clients ont fait appel à ses services, dans une cinquantaine de pays, et plusieurs centaines de milliers d’élèves ont été formés avec leurs simulateurs.

Former plus d’élèves, plus rapidement

« Il y avait un énorme besoin pour former davantage d’élèves, plus rapidement. Les chiffres sont assez impressionnants. Sur la formation peintre, par exemple, on peut multiplier par dix la vitesse d’apprentissage. Ou on peut former dix fois plus de personnes, ce qui augmente la rentabilité. Et divise le coût des matières premières par deux ».

Si la licence permanente associée au simulateur représente un budget conséquent en 2001 (au moins 30 000 euros), ce coût est rapidement compensé par les économies de matériel, comme les cabines de soudage. Les prix baissent beaucoup par la suite, puisqu’une licence coûte environ 3 000 euros aujourd’hui.
Autre avantage important : l’aspect « ludique » des nouvelles technologies permet aussi d’attirer les jeunes vers ces métiers (voir encadré).

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Fonctionnement du simulateur

Les simulateurs de Mimbus consistent généralement en des casques immersifs et du matériel qui permet de capter les gestes des apprentis. L’objectif est de mettre l’élève en situation de travail. Mais Mimbus va plus loin avec une innovation spécifique : tous ses simulateurs sont connectés via Internet à sa plate-forme pédagogique Vulcan, déployée sur le Cloud Azure de Microsoft.

« La plate-forme, qui est ouverte à tous les éditeurs de simulateurs, est entièrement basée sur le Cloud. Elle capte tout ce qui se passe dans les simulateurs, individu par individu, stocke l’information, la compare au geste idéal défini par le formateur et l’informe sur la progression de chaque élève, en temps réel. On analyse la concentration, la précision… » Grâce à des algorithmes d’IA, elle est en mesure d’alerter le formateur en cas d’échec. Il peut alors réagir rapidement. De son côté, le formateur peut créer des exercices et examens sur mesure, des parcours d’apprentissage individuels ou réagir immédiatement en cas de décrochage, grâce à une alerte. Cette plateforme est l’assistant virtuel du formateur.

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Défis à relever

Comment développer un simulateur sans être soi-même soudeur ou charpentier ? Pour Laurent Da Dalto, « il faut travailler avec des personnes à la fois expertes du métier et pédagogues. Elles doivent savoir expliquer les problématiques du métier. Par exemple, l’enjeu principal du soudeur n’est pas forcément d’éviter de se brûler, mais plutôt la précision et la régularité du geste. Nous avons créé un simulateur qui ne ressemble pas du tout à une machine à souder, mais qui aide à la mémorisation musculaire d’un geste en le répétant jusqu’à ce qu’il soit acquis, comme un réflexe ». Mimbus travaille également avec des psychologues qui analysent la population à former.

« Partenaire Microsoft »

Mimbus utilise le Cloud Azure pour la partie software et HoloLens pour la partie hardware. « Le Cloud Azure est l’un des plus stables et reconnus du marché. Il est scalable en cas de surcharge et sécurise bien les données. Azure nous offre une puissance, ainsi qu’une reconnaissance auprès des clients ».
En outre, en étant partenaire Microsoft, Mimbus voit son offre Vulcan intégrée au catalogue des commerciaux Microsoft. « L’équipe Microsoft nous apporte beaucoup également en termes de visibilité sur le marché, de méthodes pour atteindre les marchés… Elle nous accompagne très bien. »

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La technologie comme levier d’inclusion sociale

Récemment, Mimbus s’intéresse à un autre aspect de la formation : l’inclusion sociale. La société vient d’ouvrir un centre de formation pour personnes handicapées au Pakistan, à l’aide d’un partenaire sur place. « Certaines personnes souffrant de certains types de handicaps sont plus à l’aise avec le virtuel, comprennent mieux. Elles peuvent ensuite rejoindre progressivement des classes inclusives ».

Mimbus travaille avec une association caritative mondiale, United Way, dans le but de diffuser plus largement ses offres inclusives.


En quoi la numérisation permet de revaloriser les métiers manuels ?

« On guide essentiellement les jeunes vers des métiers intellectuels et on dévalorise les métiers manuels, alors que la pénurie est là. Il manque encore 8 000 à 10 000 soudeurs aujourd’hui en France.

Les nouvelles technologies rendent les métiers manuels visibles auprès des jeunes car elles parlent leur langue. Ils ont donc plus envie de découvrir ces professions. Ils comprennent que les conditions de travail et les salaires se sont améliorés, qu’il y a un plan de carrière intéressant…
Cela permet également de détecter des talents. On peut repérer s’ils se démarquent particulièrement en termes de concentration ou de précision.

Je pense qu’on est à mi-chemin d’une révolution dans la pédagogie et qu’il faut aller jusqu’au bout, pour l’avenir de nos enfants. »

 


 

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