Les 5 grandes tendances des fintechs et assurtechs

Temps de lecture : 5 minutes

Les fintechs et les assurtechs ont le vent en poupe ! En plein essor, elles séduisent les industriels comme les investisseurs. Florian Graillot, co-fondateur d’Astorya.VC et Gabrielle Thomas, Investment Manager chez BlackFin Capital Partners, tous deux investisseurs dans les fintechs et assurtechs spécialisées dans l’intelligence artificielle, ont témoigné des tendances qu’ils observent sur le terrain lors de l’événement « Data-Intelligence Artificielle, le passage à l’échelle » le 27 mars 2019 chez Microsoft France. 

365 millions d’euros : c’est le montant qu’ont atteint les levées de fonds pour les fintechs en France en 2018, d’après le rapport Pulse of Fintech France du cabinet de conseil et d’audit KPMG. Une année record ! En 2017, ce montant s’élevait à 318 millions. Cette croissance annuelle supérieure à 10% peut s’expliquer par la double connaissance – à la fois métier et technologique – de ce type de startup.

Pour les investisseurs, il s’agit d’un des secteurs les plus attractifs, notamment en raison du grand nombre de startups dans ce domaine (en France, d’après l’institut d’études Xerfi, on en comptait 300 en 2018). De plus, les applications technologiques sont réelles et prometteuses. Florian Graillot et Gabrielle Thomas synthétisent les tendances à connaître de ce secteur dynamique.

 

Personnaliser les services d’assurance
Optimiser la gestion de sinistres
Supprimer les irritants clients : l’assurance paramétrique
Détecter les impayés avant qu’ils n’arrivent
Vérifier l’identité des clients en continu

 

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1.   Des services d’assurance sur-mesure

Désormais, les services des assurances sont modulables suivant nos besoins et nos façons de vivre. En effet, avec l’IA, de nouvelles portes s’ouvrent.

L’émergence des données permet de mieux comprendre nos clients puis de leur apporter un service plus personnalisé. C’est quelque chose qui nous est cher.

La gestion des données permet notamment de calculer un prix personnalisé des offres proposées aux assurés. Des assurtechs ont su saisir ce créneau, comme Oocar. Elle collecte et analyse les données sur les habitudes de conduite d’un assuré. Pour ce faire, un simple boîtier connecté et branché dans la voiture remonte les données dans le cloud pour les traiter. Des algorithmes analysent ensuite ces données pour déterminer le comportement de conduite et établir un profil. De là, un moteur de recommandations apporte des conseils au conducteur via l’application sur son smartphone. Cela lui permet de réduire son budget assurance. Si le conducteur devient plus prudent en suivant ces recommandations, il peut bénéficier d’un rabais sur son assurance automobile.

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2.   Optimiser la gestion de sinistres

La gestion de sinistres est aujourd’hui manuelle et donc très chronophage pour les agents d’assurance. « Des solutions relevant de l’IA peuvent rendre cette tâche automatisable et alléger l’emploi du temps des salariés afin qu’ils se concentrent sur des tâches à plus grande valeur ajoutée, mentionne Florian Graillot. Et, pour l’assuré, c’est une opportunité pour que son sinistre soit traité plus rapidement. »

Zelros a saisi ce créneau pour mettre au service du salarié un outil d’aide à la décision. Ce dernier prend la forme d’un chatbot sur le poste de travail et automatise une partie des cas simples. Les cas les plus complexes sont, eux, hiérarchisés pour faciliter leur traitement. L’agent gagne du temps et peut donc s’investir davantage sur les demandes qui nécessitent plus d’expertise.


Zelros, une startup de la communauté AI Factory de Microsoft

En partenariat avec Station F et Inria, Microsoft a créé la communauté AI Factory. L’entreprise y offre des conseils techniques, marketing et business aux talents naissants de l’IA en France. Le rôle des venture capitalists dans ce programme ? Valider les aspects techniques de l’IA revendiquée par les startups présélectionnées pour le programme.


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3.   Supprimer les irritants clients : l’assurance paramétrique

L’assurance paramétrique se base sur des indices météorologiques et des données satellitaires pour anticiper et gérer le risque. Dès lors qu’un paramètre objectivable est avéré, à la suite d’une catastrophe climatique par exemple, le dédommagement est enclenché. Les experts n’ont alors plus besoin de se déplacer pour établir des constatations. Une révolution pour le secteur de l’assurance où les délais de propositions d’indemnisation peuvent prendre des mois voire des années.

Un exemple ? La startup Descartes Underwriting utilise l’assurance paramétrique pour développer des produits d’assurance contre les catastrophes naturelles. Ces derniers sont destinés à des gouvernements et à des entreprises de secteurs divers comme l’agriculture, l’hospitalité, l’énergie ou encore la bâtiment.

« En s’appuyant sur des données fournies par des tiers de confiance, notamment sur des données satellitaires, la start‐up peut appliquer le prix le plus juste à l’estimation du risque. Elle évite également le frottement potentiel de la gestion de sinistre qui est très pénible pour l’assuré et qui génère du churn » explique Gabrielle Thomas. Ainsi, Descartes Underwriting permet d’optimiser la prise en compte du dommage pour l’assuré grâce à un process de gestion automatique du sinistre.

Lire aussi 5 scénarios pour réinventer le métier d’assureur

4.   Détecter les impayés avant qu’ils n’arrivent

La fraude des paiements sur le e‑commerce en France s’élève à 150 millions d’euros par an. Heureusement, grâce à l’IA il est désormais plus facile de détecter un paiement frauduleux au cours de la transaction.

Friss, une solution de lutte contre la fraude pour les assureurs, permet par exemple d’identifier les fraudeurs à la fois au moment de la souscription et de la gestion des sinistres. Dans le même registre, Ravelin propose une solution de lutte contre la fraude aux paiements, imbriquée dans le parcours client des e‑retailers comme Deliveroo ou Glovo par exemple.

Un potentiel qu’a su saisir Blackfin en investissant dans ces deux start-ups. « Les e‑retailers possèdent une vision beaucoup plus fine et efficace de leurs clients. Ils peuvent ainsi refuser le paiement d’une personne qu’ils suspecteraient fraudeuse », affirme Gabrielle Thomas.

5.   Vérifier l’identité des clients en continu

Dans le secteur financier, Gabrielle Thomas insiste également sur le KYC (Know Your Customer). La réglementation impose ainsi aux établissements bancaires de valider l’authenticité de l’identité des clients non seulement à l’ouverture d’un compte, mais également pendant toute la durée de la relation commerciale. Objectif : lutter contre la fraude. Cela permet aussi aux établissements bancaires de pas être indirectement impliqués dans le financement du terrorisme ou le blanchiment d’argent.

Nous parcourons les salons de l’innovation où les startups présentent leurs projets et nous constatons que de plus en plus d’entre elles émergent dans l’identification et la connaissance client. Un domaine d’avenir où la demande afflue

Des startups comme Ubel sont spécialisées dans la lutte contre le blanchiment d’argent et la prévention d’usurpation d’identité. Il s’agit alors d’analyser l’authenticité de la carte d’identité, en lien avec son détenteur. Lors de ce processus, s’il y a une suspicion, une alerte est donnée. De là, des analyses approfondies du client concerné sont menées, afin de décider de son statut.

Lire aussi Comment l’IA va-t-elle bousculer le modèle bancaire traditionnel ? 

En synthèse, l’intelligence artificielle offre déjà de nombreuses opportunités dans le secteur de l’assurance. Améliorer la relation avec les clients, permettre aux collaborateurs de gagner en efficacité, réduire les fraudes en sont quelques-unes. Elle permet également de répondre plus facilement aux exigences réglementaires et de bâtir des modèles de primes plus adaptés à la réalité des risques. Mais aussi d’inventer de nouveaux services et assurances associés aux nouveaux usages, dont ceux de la mobilité.

Une bonne nouvelle : la France a un rôle prépondérant à jouer dans cet écosystème ! En effet, elle bénéficie d’une place privilégiée dans le domaine de l’intelligence artificielle et se place en seconde position des « startup nation » européennes dans le secteur finance/assurance.

Pour autant, il convient d’être attentif. D’après le rapport The State of IA de l’investisseur britannique MMC Ventures, 40% des startups européennes spécialisées dans l’intelligence artificielle n’utilisent en fait aucune technologie assimilable à de l’intelligence artificielle. Elles utilisent plutôt des logiciels d’analyse de données plus classique. Un bluff technologique qui pourrait les aider à « tromper » les investisseurs.

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